
La réalité n’est jamais saisissable que dans les contradictions de sa complexité.
Le Pèlé, c’est le traditionnel pèlerinage des étudiants parisiens à Chartres, organisé par le centre Richelieu, suivant une tradition fondée par Charles Péguy. On dit: «Le Pèlé – Tu fais le Pèlé? – Nous faisons le Pèlé.» Les pèlerins font entre Paris et Chartres, suivant les routes, de 50 à 60 km à pied. Nous avons écouté les prêtres et donné la parole aux pèlerins… reste l'insaisissable réalité de cette marche vers un but accessible en chemin de fer, la magie des chants, de la fatigue et du coude à coude fraternel, la prise de conscience, ou l’abandon de la conscience. Nous sommes venus de France, d’Italie, d’Allemagne, de Hollande, d’Angleterre et de la Suisse pour filmer ce pèlerinage. De confessions et d’opinions diverses, certains d’entre nous non croyants, nous avons été émus, troublés, bouleversés, fâchés.
Ils sont très nombreux, entre dix et quinze mille, des étudiants. Ce pèlerinage est, je crois, le seul où l’on discute. On discute la foi. Le thème des discussions, cette année, c’est l’espérance.
Dans la jungle automobile, il y a des phénomènes qui dépassent l’entendement, comme dans les jungles d’Afrique et d’Asie.
Ceux qui se prétendent vraiment croyants?… Moi, ça me tue.
Quand une fille vous dit, puisque Dieu existe, Dieu est amour, ou des trucs comme ça, qu’est-ce que vous voulez répondre?
On a un athée avec nous, qui s’amuse systématiquement à démolir les gens, enfin à démolir les opinions et c’est assez drôle d’entendre ses arguments.
Il s’agit d’être un peu plus humain et un peu moins chrétien, probablement…